À dormir debout

J’ai arraché quelques plumes à ton sommeil de plomb.
Dans les fils de nos peaux sont cousus quelques secrets, quelques mémoires plus vieilles que nos corps. Je manque de talent au jeu de l’oubli.
Ça n’a rien de tellement romantique de dormir. La passion est un plat qui se mange chaud mais qui écœure bien vite.
Alors je m’enroule avec toi, la linéarité du temps ne peut plus grand chose contre nous une fois que nous sommes bien ronds.
Libérés de calculs et de desseins cela nous laisse un peu d’espace pour respirer.
C’est beau la douceur, on ne le dira jamais assez.
C’est beau comme le soleil qui effleure la pelouse un soir d’été.
C’est beau comme une petite source qui coule entre les rochers.
C’est beau comme les creux dans ton cou qu’on a envie d’embrasser.
C’est simple la beauté.
C’est simple comme un bonjour, une pomme ou un café.
C’est une main qui effleure un dos et qui soudain se met à contenir le temps dans cette petite seconde.
La vie peut se poursuivre dans le sens qu’elle voudra, peu importe, elle est légère car il y eu cette seconde.
Ce léger frisson qui retient les souvenirs. Cette petite brise qui remonte l’échine. Ce mot d’amour. En silence.

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